rançon

rançon

rançon [ rɑ̃sɔ̃ ] n. f.
• v. 1360; raançon 1155; du lat. redemptio, onis « rachat »
1Somme d'argent, prix que l'on exige pour délivrer une personne captive. Payer une rançon. Ravisseurs qui exigent une rançon. Littér. Mettre des voyageurs à rançon. rançonner.
2(1723) Fig. La rançon de... : inconvénient que comporte (un avantage, un plaisir). ⇒ contrepartie, prix (cf. Le revers de la médaille). Il n'a plus de vie privée, c'est la rançon de la célébrité. « dans les corps fortement constitués, où [...] la rigueur des préjugés n'est que la rançon de la plus belle intégrité » (Proust).

rançon nom féminin (latin redemptio, -onis, rachat) Somme d'argent exigée pour la délivrance de quelqu'un retenu illégalement prisonnier (prise d'otage, enlèvement, etc.). Inconvénient, désagrément accompagnant inévitablement un avantage, un plaisir : La rançon du progrès technique.rançon (synonymes) nom féminin (latin redemptio, -onis, rachat) Inconvénient, désagrément accompagnant inévitablement un avantage, un plaisir
Synonymes :
- conséquence

rançon
n. f.
d1./d Somme d'argent que l'on donne en échange de la liberté d'une personne captive.
d2./d Fig. La rançon de: la contrepartie pénible (d'une chose agréable).

⇒RANÇON, subst. fém.
A. — 1. Somme d'argent, valeur que l'on exige contre la remise en liberté d'une personne retenue captive. Acquitter sa rançon. Ce Nérestan, qui apporte la rançon de ses frères d'armes, au moment où on ne l'attendoit plus, et se vient rendre prisonnier, parce qu'il ne se peut racheter lui-même (CHATEAUBR., Génie, t. 1, 1803, p. 364):
1. ... à la première bataille, le comte tomba en embuscade et fut pris par les infidèles, qui le traitèrent misérablement. Et le Soudan exigea pour sa rançon une somme si considérable, qu'on l'aurait à peine réalisée en mettant à sec les trésors de trois quartiers juifs.
MURGER, Nuits hiver, 1861, p. 236.
Vieilli. ,,C'est la rançon d'un roi, somme qui paraît excessive. Il donne cent mille écus de dot à sa fille; c'est la rançon d'un roi`` (Ac. 1835, 1878).
Á rançon (vieilli). Mettre, prendre, recevoir qqn à rançon. On fit grâce à Jean de Menou, et comme il était riche et chevalier, on le mit à rançon (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 3, 1821-24, p. 417). C'était l'habitude des vainqueurs de tuer dans les déroutes tout ce qui ne valait pas la peine d'être pris à rançon (A. FRANCE, J. d'Arc, t. 1, 1908, p. XLIX).
SYNT. Bonne, exorbitante, forte, grosse, lourde, riche rançon; acquitter, fixer, imposer, offrir, promettre, verser une rançon; payer (une) (la) rançon (de qqn); envoyer une somme d'argent pour rançon; rendre qqn contre, moyennant rançon; renvoyer qqn libre et sans rançon.
2. Somme d'argent exigée en contre-partie de quelque chose dont on s'est emparé. Le misérable (...) s'est emparé, pour pouvoir en faire une rançon, des lettres que Mesdames de Sérisy et de Maufrigneuse ont écrites à ce Lucien Chardon, sa créature (BALZAC, Splend. et mis., 1847, p. 597).
Rançon de guerre. Les puissances de création d'un Pasteur, dont les seules découvertes ont suffi à combler la rançon de guerre de cinq milliards (ROLLAND, J.-Chr., Maison, 1909, p. 989).
MAR. Somme d'argent, moyennant laquelle un corsaire relâchait un bâtiment marchand ennemi qu'il avait capturé. (Dict. XIXe et XXe s.).
P. ext. Somme d'argent ou objets de valeur pris à une personne de force ou sous la menace. Des bandits, embusqués près de chaque buisson, Arrêtaient le passant pour en tirer rançon (BANVILLE, Exilés, 1874, p. 31).
B. — Au fig.
1. Désagrément, inconvénient qui semble être le prix d'un avantage, d'un plaisir. Synon. contre-partie, prix, tribut. La rançon de la gloire, des honneurs, du plaisir, du progrès. On est fâché d'être obligé de dire que Mme de Gisors, en vieillissant, paya par de l'aigreur et du fanatisme la rançon de sa vertu (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 11, 1868, p. 234):
2. ... toutes ces faiblesses et ces tares d'un grand homme sont la rançon, non seulement des circonstances et du milieu qui l'oppressent, mais de son génie; car le don du ciel n'est pas léger, qui charge du faix d'un génie les épaules d'un pauvre bougre, comme nous sommes tous, à la fois fier et effaré de le porter.
ROLLAND, Beethoven, t. 1, 1937, p. 56.
En rançon de. Sans doute quelque catastrophe m'attend-elle à Paris, en rançon de tout ce bonheur (GIDE, Journal, 1930, p. 1012).
2. RELIG. CHRÉT. Rachat, rédemption. La rançon d'une faute. Agenouillé dans sa cellule devant le simulacre de ce bois salutaire où fut suspendue, comme dans une balance, la rançon du monde (A. FRANCE, Thaïs, 1890, p. 15). Acceptez la souffrance qu'elle vous cause comme une rançon du péché commis, jadis, par d'autres (LA VARENDE, Dern. fête, 1953, p. 260).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1150 raançon (WACE, St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 466); 1268 rençon (Claris et Laris, 26915 ds T.-L.). Du lat. redemptio, -onis « action de racheter » au sens propre, et au sens relig. dans lequel il est remplacé au XIIIe s. par l'empr. rédemption. Fréq. abs. littér.:410. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 717, b) 587; XXe s.: a) 339, b) 612. Bbg. MERK Lat. -tione 1982, pp. 214-215.

rançon [ʀɑ̃sɔ̃] n. f.
ÉTYM. V. 1360; raençon, 1130; raançon, 1155; reanson, 1250; du lat. redemptio, -onis « rachat » (→ Rédemption).
1 Somme d'argent, prix que l'on exige pour délivrer une personne qu'on tient captive (→ Besant, cit. 2). || Captif prisonnier qui achète, rachète sa liberté au moyen d'une rançon ( Délivrance, rachat). || Payer une rançon. || Exiger une rançon après avoir ravi, enlevé un enfant ( Kidnapper). — ☑ Loc fig. et fam. C'est une rançon de roi (la rançon d'un roi) que vous me demandez là !, un prix beaucoup trop élevé.
Loc. littér. Mettre des voyageurs à rançon. Rançonner.
Par métaphore :
1 C'est ainsi que le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude.
Bible (Jérusalem), Évangile selon saint Matthieu, XX, 28.
REM. La traduction de Sacy, au XVIIe siècle, porte rédemption.
2 (1723). Fig. || La rançon de : inconvénient que comporte (un agrément), mal qui résulte (d'une situation heureuse), difficulté qui accompagne (un avantage). Envers (→ Abus, cit. 4). || C'est la rançon de la jeunesse, de la beauté. || La rançon d'une enfance trop studieuse (→ Impunément, cit. 8). || La rançon de la gloire, de la célébrité.La rançon du plaisir, du péché ( Expiation).
2 (…) dans les corps fortement constitués, où d'ailleurs, la rigueur des préjugés n'est que la rançon de la plus belle intégrité, des idées morales les plus élevées (…)
Proust, À la recherche du temps perdu, t. VIII, p. 96.
DÉR. Rançonner.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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